jeudi 4 juillet 2013

T2, La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette - Stieg Larsson

Actes Sud / Babel Noir / 800 pages / ◙◙◙◙◙

Si le tome 2, La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette, est mon préféré de la saga, (pas très loin devant le premier), il a pourtant été le moins apprécié par l'ami qui m'avait conseillé ces livres avec enthousiasme. Mon explication tiendrait au fait que ce tome est très centré sur Lisbeth Salander, à mon plus grand plaisir. En effet, on découvre dans ce tome son personnage de manière beaucoup plus poussée, et on se rend même compte que certaines personnes ne lui veulent pas que du bien. Toujours est-il que Lisbeth va se retrouver dans des situations incroyables mais, pleine de ressources, elle se révélera être une véritable tigresse. On comprend qu'elle semble être victime d'une machination et malgré cela, elle ne se montre que plus combative, à la fois psychologiquement et physiquement.

Quand à la relation de confiance qu'elle a tissée avec Mickael, elle semble se solidifier malgré la distance : en tant que fugitive, elle ne pourra parler avec lui que par le biais d'internet. C'est d'ailleurs le seul point "négatif" de ce tome selon moi : j'ai en effet ressenti une grande frustration à ne jamais les voir rassemblés physiquement mais seulement par le biais du tchat. Pour autant, la loyauté de Mickael envers Lisbeth ne fait que croître, puisqu'il reste son fervent défenseur, sans jamais douter.

L'innovation de ce tome par rapport au précédent est qu'il marque l'apparition de nombreux personnages alentours, que ce soit des policiers ou des voyous. Dans les deux cas, ces personnages seront également retrouvés dans le tome 3. C'est en cela que la construction de l’œuvre de Stieg Larsson est intéressante, puisqu'il ne se contente pas de se placer du côté de Mickael ou Lisbeth, mais il nous emmène également dans l'univers de la police : ainsi, nous pouvons aisément faire un parallèle entre l'enquête officielle, semée d'embûches hiérarchiques et administratives, et l'enquête officieuse menée par notre duo fétiche et le journal Millénium lui-même. J'ai même eu la sensation que les crimes sont bien mieux élucidés par les journalistes que par la police elle-même (doux écho à l'affaire Cahuzac, dévoilée par Mediapart).

Deux nouveaux journalistes travaillant pour Millénium font aussi leur apparition, Mia Bergman et Dag Svensson, pour lesquels je me suis énormément prise d'affection (et ceux qui ont lu le livre comprendront). Ce couple de journalistes travaillait sur un sujet par lequel je suis toujours passionnée, puisqu'il s'agit du trafic de femmes, notamment en Suède par le biais des pays de l'Est et de la Russie (et la fin du tome 3 fait d'ailleurs écho à cela, ce qui aurait pu laisser présager des tomes suivants si l'auteur n'était pas malheureusement décédé en 2004).

Outre des péripéties saisissantes de milieu de livre, la fin du tome atteint un climax hallucinant digne des plus grands cliffanger. J'ai rarement été aussi angoissée et tendue en lisant un livre (cela arrive plus souvent devant les films), ce qui ne fait que justifier les nombreuses adaptations cinématographiques passées et en cours.

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Les + : l'intrigue centrée sur Lisbeth, la combativité à la fois de Mickael et de Lisbeth, le choc de milieu de livre, le cliffhanger, le sujet du trafic de femmes et de la prostitution...
Les - : quasiment pas de contact Lisbeth/Mickael.

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